Lors de l'exposition "Mélancolie, génie et folie en Occident" qui s'est tenue au grand palais du 13 octobre 2005 au 16 janvier 2006, j'ai été particulièrement frappée par la sculpture géante d'un gros homme nu (2000) de Ron Mueck artiste né en 1958(http://fr.wikipedia.org/wiki/Ron_Mueck pour sa vie et http://www.etrangedecake.com/mueck.html pour les images)
cette sculpture de 2000 est de dimension 203,8 x 120,7 x 204,5 cm de l'artiste australien est faite en résine de polyester pigmentée sur fibre de verre.
C'est sidérant. Du moins au jour d'aujourd'hui. Les sculptures en cire du musée grévin font pauvres à côté...
L'homme est blanc, gros, , totalement nu, le sexe pendant entre les jambes.
Les poils, un par un, tout y est et les yeux si vrais.
Je suis allée aussi voir d'autres de ses oeuvres à la fondation Cartier (23 Novembre 2005 au 19 Février 2006) .http://www.evene.fr/arts/actualite/exposition-ron-mueck-a-la-fondation-cartier-252.php
Il y avait une sculpture d'un géant ( Wild Man, 2005. Matériaux divers. 285 x 162 x 108 cm) très impressionnante car très haute (presque 3 m) . l'homme est également nu, avec toujours les poils posés un par un (et il y en a beaucoup) . On voit bien les veines et mêmes les trous sur le coude (comme s'il avait enlevé son pullover à grosse maille après s'être accoudé longuement dessus). Bref un réalisme époustouflant.
A côté une paire de vieilles dames plus petites que nature (Two Women, 2005, 85 x 48 x 38 cm),
puis un couple minuscule couché "à la cuillère" ("Spooning Couple" 14 x 65 x 35 cm) .
Je me suis approchée au plus près pour voir les détails, j'avais envie de toucher, comme tout le monde apparemment car une gardienne a devancé mon envie en me disant "il ne faut pas toucher les oeuvres".
Je me demande si les florentins ont eu le même effet de sidération en voyant les premiers le David de Michel-Ange? Ont-ils été géné par sa nudité?
Les vieilles dames habillées me mettent autant mal à l'aise que le couple accouplé ou la grande dame dans son lit, ou le gros homme nu.
On observe tous les détails de la veine bleue, au point noir, au trou de la peau, au poil et au cheveu parfois gras ou rare, et au ongle du gros orteil.
Peut-être que les personnages plus petits sont plus fascinants encore, car on peut les appréhender à 100% sous toutes les coutures en un coup d'oeil?
On les observe comme des bêtes curieuses et qu'en même temps c'est nous ou le voisin que nous décortiquons du regard. On a le droit de les dévisager, ils peuvent voir qu'on les voit (du moins c'est ce que l'on ressent) : nous sommes des voyeurs acceptés.
Ces personnages sont plutôt laids, pas mis en valeur, mais il nous fascinent. C'est une façon de nous regarder soi-même sans complaisance, comme si on se voyait de l'extérieur (ce que l'on a du mal à faire, même avec le plus de recul possible).
Pour moi, si l'art contemporain a un sens, il peut l'avoir grâce à Ron Mueck aujourd'hui.
Peut-être sera-t-il démodé rapidement par la réalisation des robots (d'ailleurs, peut-être fera-t-on appel à lui pour les "customiser").
C'est sûr que si en plus, ces personnages bougeaient, nous aurions peur.
Si on fabrique des robots qui nous ressemblent à la façon "Ron Mueck", mais de la même taille que nous, pourrons-nous le supporter? Nous y habituerons-nous?
Est-ce la taille (plus grande ou plus petite que notre échelle) qui crée le malaise ?
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